lundi 11 août 2008

Chicane de clocher

Des citoyens de Terrebonne en guerre contre des antennes pour cellulaires

Article publié dans le Journal de Montréal, le 9 aout 2008

Un comité de citoyens de Terrebonne a lancé une campagne pour obtenir le retrait des antennes relayant le signal aux téléphones cellulaires, qui ont été installées dans le clocher de l'église Saint- Louis-de-France.

Le groupe s'interroge sur l'effet de ces ondes sur la santé et, surtout, s'inquiète que quatre écoles et une garderie se trouvent dans le secteur.

«Dans un quadrilatère de 250 mètres de l'église, on trouve 3 600 enfants exposés aux ondes», dit François Therrien, un enseignant en électricité.

C'est en ayant une conversation anodine avec son voisin, organiste de l'église, que François Therrien a appris la présence des antennes dans le clocher.

«Je ne suis pas granola, mais je suis préoccupé par l'effet des champs électromagnétiques sur la santé», dit-il.

Selon M. Therrien, les ondes de la téléphonie ressemblent à celles des fours micro-ondes: «Elles ne sont pas assez puissantes pour nous brûler, mais elles dégagent suffisamment de microwatts pour avoir un effet sur les cellules du corps.»

Le comité de citoyens formé d'une dizaine de personnes a tenté sans succès de savoir auprès de la fabrique de la paroisse pourquoi les antennes avaient été installées à l'intérieur du clocher.

Polémique grandissante

Le magazine L'Express rapportait dans son édition du 17 juillet, la polémique grandissante en France autour de la présence des antennes relais plantées partout sur les immeubles, les pylônes et les clochers.

Dans ce pays, le débat à savoir si les ondes sont un risque pour la santé est lancé devant une multitude d'études contradictoires.

À Montréal, au cégep André-Laurendeau, les employés ont d'ailleurs mené une longue bataille pour exiger le retrait des antennes de la compagnie Bell du toit de l'institution.

«Nous avions de nombreuses personnes atteintes de cancer parmi le personnel et nous avons cherché la source», rappelle Roland Thouin, alors porte-parole du personnel de soutien et des enseignants.

«Bien que plusieurs personnes atteintes de cancer travaillaient au sixième étage, exposées aux champs électromagnétiques, nous n'avons jamais pu prouver la cause à effet», précise M. Thouin.

«Mais la direction a accepté il y a deux ans de ne pas renouveler le contrat avec Bell», ajoute-t-il.

Michel Larose
Journal de Montréal

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