jeudi 15 octobre 2009

Radiofréquences : les zones d'ombre des connaissances scientifiques

LEMONDE.FR | 15.10.09 | 12h09 • Mis à jour le 15.10.09 | 14h26

Le rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) sur les radiofréquences, publié jeudi 15 octobre, conclut qu'il n'existe aujourd'hui "aucune preuve convaincante d'un effet biologique" de ces ondes (Wi-Fi, téléphones mobiles, antennes-relais). Le rapport souligne toutefois que l'agence est parvenue à cette conclusion dans l'état actuel de la science, et que des données manquent pour pouvoir aboutir à une conclusion définitive. Par précaution, et en attente de travaux scientifiques complémentaires, la synthèse des travaux sur le sujet pointe trois facteurs dont le rôle n'est pas encore clair.


La durée d'exposition
. Les technologies utilisant les radiofréquences sont récentes, et l'étude de leur impact s'est donc faite sur une durée relativement courte. L'Afsset note que l'exposition à ces ondes à un âge de plus en plus précoce, et pour des durées de plus en plus longue, peut avoir un impact difficilement mesurable aujourd'hui. Il n'est pas impossible que les radiofréquences aient un lien de cause à effet avec des pathologies qui se développeraient uniquement après dix ou vingt années d'exposition. L'agence recommande donc de poursuivre la recherche sur les effets potentiels des radiofréquences sur l'organisme, et plus particulièrement sur les plus jeunes.

L'exposition cumulée. Si "les travaux disponibles ne permettent pas aujourd'hui d'identifier (...) un mécanisme d'action cumulatif des radiofréquences", les auteurs du rapport notent qu'il est particulièrement complexe de mesurer les effets d'expositions cumulées. Les recherches portant sur l'exposition cumulée à différentes sources de radiofréquences (Wi-Fi, mobile, micro-ondes...) sont tributaires des sujets étudiés : pour obtenir des données fiables, il faut que les personnes observées notent scrupuleusement toutes les sources de radiofréquences auxquelles elles sont exposées. Et cela suppose également que les sujets aient connaissance de toutes les sources auxquelles ils sont exposés, ce qui est difficile, notamment en ce qui concerne les réseaux Wi-Fi.

Le cadre environnemental. Tous les environnements de vie ne sont pas égaux en matière de radiofréquences. Les ondes Wi-Fi sont davantages présentes dans les logements collectifs urbains que dans les maisons individuelles, par exemple. Surtout, le rapport pointe le manque d'études portant sur l'exposition aux radiofréquences dans un cadre professionnel, notamment en ce qui concerne les radars. L'examen des travaux existants, portant sur l'exposition de gendarmes, montre que "l’on ne peut à ce jour écarter la possibilité d’une association entre l’exposition professionnelle aux radars de plus de 2 000 MHz et le risque de lymphomes et leucémies."

Le Monde.fr

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