lundi 25 mai 2009

Vers l'interdiction du portable dans les écoles primaires

Publié dans Le Figaro, le 25 mai 2008

Cette proposition fait partie des dix orientations retenues par le gouvernement à l'issue du «Grenelle» des antennes-relais. Des expérimentations d'abaissement de seuils d'émission des antennes pourraient être effectuées dans des villes candidates.

Pas de portable à l'école primaire, c'est la principale mesure concrète retenue à l'issue de la table ronde «radiofréquence, santé et environnement». Ce «Grenelle» des antennes-relais qui réunit représentants de l'Etat, associations, opérateurs et élus s'est prononcé pour l'interdiction de l'usage du portable pour les enfants de six à dix ans dans toutes les écoles primaires. Cette mesure est aujourd'hui du ressort de chaque établissement.

Parmi les dix orientations retenues par le gouvernement figurent entre autres la proposition de portables qui ne permettent l'utilisation qu'en SMS, évitant ainsi toute exposition aux ondes, et la mise au point de téléphones mobiles sans haut-parleur, ce qui obligerait à utiliser l'oreillette.

En ce qui concerne les antennes relais, les ministres Roselyne Bachelot (Santé) Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique) et Chantal Jouanno (Ecologie) ont retenu «le lancement de modélisations sur ordinateur» des émissions, suivies «le cas échéant d'expérimentation dans des villes volontaires d'une modification des seuils». Les ministres ont souligné qu'elles prendraient compte de l'avis de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) qui sera rendu en septembre 2009.

Quelques heures plus tôt sur BFM, Chantal Jouanno s'était montrée favorable à l'expérimentation d'une baisse de la valeur des émissions des antennes à 0,6 volt par mètre, ce que demandent les associations.

«Manque de transparence» au sujet des antennes-relais

Pointant du doigt le «manque de transparence» sur l'éventuelle nocivité des antennes-relais, la secrétaire d'État à l'Écologie a également souligné qu'il fallait distinguer les téléphones portables, sur lesquels on sait qu'il y a des «incertitudes», et les antennes, à propos desquelles «personne n'a pu conclure qu'il y avait un risque». Selon l'Académie de médecine, aucun risque n'a été officiellement établi. « Etre exposé pendant vingt-quatre heures à une antenne à 1volt par mètre donne la même exposition que de téléphoner avec un portable durant trente secondes» indiquait en mars dernier l'Académie.

Cependant, les opérateurs SFR, Orange et Bouygues Télécom ont déjà été condamnés à démonter des antennes que certains accusent de provoquer migraines et douleurs articulaires. «C'est un problème qui n'est pas scientifique mais l'opinion publique se pose des questions et il faut lui avancer des réponses», a expliqué la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. «Cette table ronde n'est pas définitivement terminée. Après septembre, il faudra qu'on se retrouve» a averti Chantal Jouanno. Ces retrouvailles se feront sans les associations Priartem et Agir qui, jugeant ces annonces insuffisantes, ont indiqué qu'elles suspendaient leur participation au Comité de suivi qui doit prendre le relais du «Grenelle» des antennes-relais.

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